Et mes mains se glissent
Dans vos yeux ça se voit,
Je suis le maître et l’artiste
Qui vous découvre, du bout des doigts.
Sur vos chairs, j’insiste
Et vous peints comme il se doit
Pendant que sur la toile se tissent
Les ombres folles de nos ébats.
Et nos bouches s’unissent
Avides de l’autre, elles se guerroient
Elles se savent salvatrices
De cette fièvre que l’on combat.
Pendant que nos corps s’agitent
Dans la pénombre il y a nos éclats,
Et nos cœurs en chœur palpitent
Sous les étoiles qui nous chatoient.
Et nos souffles courts
Battent la mesure des alléluias
Dans tes yeux l’amour
Dans les miens, toi Barbara.
La pudeur du jour
Lisse nos peaux d’une belle soie,
La couleur laboure
Ce champ de blé où je festoie.
Et mes bras t’invitent
À te perdre dans mon chez-moi
Là où le feu crépite
D’une chaleur qui vous foudroie.
Près de vous j’habite
Les étincelles qui se déploient,
Tout se passe si vite
Quand les heures ne compte pas.
Et nos corps farouches
S’apprivoisent plus d’une fois,
Sous vos mains si douces
La fine fleur est au désarroi.
En vous je m’engouffre
Je sens venir l’hymne à la joie,
Et la vie s’éclabousse
Enfant peut-être, tu naîtras.